Encore une dose d’humour… dans une nouvelle de Charles Fort

« Je suis né à Albany, New York, en 1874 et j’ai fréquenté l’école là-bas aussi longtemps qu’on m’a enduré. Je suis demeuré à Albany aussi longtemps que je l’ai jugé pratique. Puis j’ai été dans d’autres lieux qui ne m’ont pas inspiré à y rester. J’ai été un vagabond et un rédacteur en chef, un journaliste et un fabricant de blagues, un pompier, un éleveur de bétail, un agent littéraire, un matelot et un plongeur dans un restaurant… Et puis après? Lisez la notice qui résume le parcours des écrivains et vous me trouverez bien ordinaire. » (Charles Fort, Albany Argus, 11 avril 1909)

Dans l’esprit rebelle et enthousiaste de Charles Fort, il y avait toujours une espèce d’adoration pour le comique du drame. « Toute chose contient du drôle dans une existence comme la nôtre, vouée à osciller entre comédie et tragédie », a-t-il déjà écrit. En tout cas, son enfance a contenu son lot de drame, si l’on se fie au compte rendu qu’en a fait Damon Knight dans « Charles Fort, Prophet of the Unexplained ». Fort nous a légué le fruit de sa curiosité et de son érudition, mais également quelques tableaux d’époque bien encadrés dans quelques nouvelles. En voici une, fraîchement traduite en français et qui nous ouvre la porte d’un journal (fictif?), histoire sans doute inspirée de son passage dans le Brooklyn World à l’âge de 19 ans.

Découvrez-la en PDF ici : AVEC L’AIDE DE FRYHUYSEN.

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Un grand principe humain… Une nouvelle de Charles Fort

Peu de romans américains décrivent la vie des modestes quartiers de New York au début du 20e siècle. L’auteur John Dos Passos en fait un certain portrait dans «Manhattan Transfer», Edith Wharton également dans «The House of Mirth» (bien qu’il s’agisse surtout de la lente perdition d’une jeune fille de famille aisée). «The Catcher in the Rye», de John Fitzgerald, décrit plutôt l’Amérique des années 50.

Avant de se consacrer pleinement à l’édification de ses quatre oeuvres-phares sur les phénomènes insolites, Charles Fort a écrit nombre de nouvelles saupoudrées de son humour savoureux, qu’il vendait à la pièce aux journaux. Six d’entre elles portent sur le quotidien des gens ordinaires et leur inventivité dictée par la nécessité. Après la traduction en français de «Not Like Mothers», où il est question de la vie d’un chambreur à New York, voici la version française inédite de «A Great Human Principle».

Ce portrait d’époque vous est offert gratuitement en PDF : UN GRAND PRINCIPE HUMAIN.

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Station service Socony dans Brooklyn. (Photo datée de 1928, tirée de Monovisions Black & White Photography Magazine)

 

Les inondations qui étonnent

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Qui n’a pas entendu parler des inondations à l’échelle planétaire de juin 2016? Pour avoir un aperçu de l’ampleur du phénomène en Europe, on pourra visiter la page de Wikipedia qui y est consacrée. Toute cette eau n’est peut-être pas le balancier de sécheresses autre part. L’Australie et la Tasmanie traversent leur lot de pluies et de crues catastrophiques au même moment, les États américains de la Floride, du Texas et du Kansas également. L’Éthiopie et l’Afrique du Sud viennent d’être lourdement touchés. Le réflexe intellectuel veut que l’on songe aux épisodes de sécheresse qui affectent des régions de la Terre et qui expliqueraient logiquement ce « déplacement » d’eau. Voilà, le mot est lâché: explication. C’est le propre de l’esprit humain que d’expliquer par les notions familières. Un des personnages savoureusement mis en scène par Fort chaque fois qu’il fallait expliquer une chute étrange était le «fishmonger».

Il est très possible que les inondations actuelles, persistantes et étendues, soient le fait d’El Niño en combinaison avec les conséquences du réchauffement climatique, il faudra compiler encore des données. Mais attention, rappelons-nous que nos compilations sont effectuées dans l’esprit d’établir un système, un autre réflexe intellectuel bien humain.

Les inondations ont déjà été si sauvages dans leur tentative d’organisation qu’elles ont déjoué toutes les explications météorologiques. Il fallait l’excavatrice d’un Charles Fort pour déterrer les épisodes les plus hallucinants d’inondations concomitantes encore à notre mémoire. Vous pourrez lire ici le CHAPITRE 4 DE LA PARTIE 2 de Lo, le second livre des damnés sur le sujet des inondations planétaires à caractère insolite. Bonne lecture!

 

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