Une douzième nouvelle de Charles Fort traduite en français : Mickey et les « collégiens »

Charles Fort était issu d’un milieu relativement aisé, puisque son père était un grossiste qui faisait de bonnes affaires dans la ville d’Albany (dans l’État de New-York). Son éducation fut cependant très austère et stricte, en évidente opposition avec son caractère rebelle et contestataire. Dans un fragment resté de son autobiographie, il relate un incident où, un jour à la table familiale, en présence d’une belle-mère qu’il n’aime pas beaucoup, il confronte l’autorité paternelle. Il reçoit des coups au point de saigner du nez, puis s’en va répandre son sang sur le lit conjugal, pour être bien certain d’être puni encore davantage.

Le père Fort ignorera bientôt son fils le plus difficile, qui partira d’ailleurs parcourir le monde. C’est son frère Raymond qui lui enverra un peu d’argent occasionnellement, le temps de son itinérance, puis de son écriture. Plus tard, Charles touchera un petit héritage laissé à son intention par un oncle bienveillant.

Charles Fort a toujours vécu avec très peu d’argent, se contentant de trois fois rien au quotidien, tout absorbé qu’il était dans l’étude des anomalies. Avant de passer ses journées à la bibliothèque publique de New York (puis à celle de Londres où certains affirment qu’il est resté entre 1921 et 1929 – d’autres évoquant un séjour un peu plus court), il a écrit des nouvelles à la pièce pour les journaux locaux.

Des jours de misère, il en a connu d’abord seul, puis avec sa femme Anna qui a dû travailler à la buanderie d’un hôtel new-yorkais pour assurer leur subsistance. Il lui aura été facile d’entrer dans la peau de Mickey, le petit gars des taudis, dans cette nouvelle gracieusement traduite pour les fans francophones de Fort.

MICKEY ET LES COLLÉGIENS

(Vers 1920. Crédit photo : Artsy Bee, Pixabay)

Charles Fort et ses talents de sorcellerie

Il n’y a pas longtemps, un lecteur m’a demandé si Charles Fort aimait les animaux. Je dois dire que j’ai lu assez attentivement deux biographies du personnage et qu’il n’y figure pas d’éléments plus précis à ce sujet qu’une mention de son admiration pour les oiseaux. Néanmoins, à le voir s’inquiéter de l’intégrité des faits, se soucier du désabusement précoce de l’esprit humain et raconter l’histoire d’un chien revenu à son domicile après avoir été abandonné par son maître loin de chez lui, je dirais : oui! Charles Fort avait un cœur plein de compassion pour les sans-voix et les vulnérables.

Je me suis souvenue d’un chapitre de «Talents insolites», celui qui porte sur l’invisible qui nous entoure. Fort y parle de son intérêt de se rapprocher des pigeons; je vous laisse découvrir l’anecdote savoureuse qui se trouve dans ces pages. Dans cet invisible riche qui nous enveloppe à notre insu se terrent aussi des forces étranges que Fort a voulu expérimenter. Je vous souhaite une bonne lecture!

Lire : L’INVISIBLE QUI NOUS ENTOURE

Comment servir l’homme, par Damon Knight

Avec la présence aux Oscars du grand film «L’arrivée», de Denis Villeneuve, les auteurs de science-fiction sont fébriles. Le sujet d’un contact avec les extraterrestres est plus pertinent que jamais. Et depuis que les découvertes de planètes similaires à la Terre se multiplient, la réflexion est sortie du territoire imaginaire et devient presque cartésienne. Le «si» est devenu un «quand».

En 1950, l’auteur Damon Knight a publié une nouvelle intitulée «To Serve Man» qui avec doigté et intelligence traite de la rencontre entre peuples séparés par les étoiles… et par les mentalités. Je l’ai redécouverte en lisant la biographie que Knight a écrite de Charles Fort (Charles Fort : Prophet of the Unexplained). J’en ai produit une traduction toute fraîche rien que pour vous, amateur d’insolite. DÉCOUVREZ-LA ICI.

Comment servir l'homme, par Damon Knight

Illustration : Azarii Gorchakov

 

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