L’éditeur de Joey Cornu, qui est aussi le fier traducteur du corpus de Charles Fort, se réjouit de la demande bien vivante en France pour les œuvres du «père de l’insolite». Le titre Lo! Le second livre des damnés, est encore en réimpression. Pour ceux que la petite histoire intéresse, c’est dans cet ouvrage que Fort a, le premier, créé le terme «téléportation», n’en déplaise à ceux qui attribuent ce mot au physicien Charles Henry Bennett, né 69 ans plus tard, et théoricien au service d’IBM. Le vocable de Fort est utilisé aujourd’hui à toutes les saveurs. Le terme visait à décrire un phénomène inexpliqué dont les manifestations sont multiples: déversements de cailloux, d’eau, d’essence (parfois à travers des plafonds); apparitions animales et humaines mystérieuses; disparitions d’équipages à bord de navires intacts; avalanches d’insectes, et plus encore. Fort aura brodé des théories autour de l’idée. Rappelons à ceux qui pourraient sourire que le concept de la téléportation a fait, depuis, les choux gras des auteurs de science-fiction, et qu’il a aussi alimenté la réflexion des scientifiques. À preuve, une première expérience de téléportation a été réalisée en 2015 par des scientifiques de l’Université de Science et de Technologie de Chine, à Hefei. D’accord, l’objet de l’expérience fut une charge électrique, transportée d’un atome à un autre, mais comme l’a si bien dit Fort, «la sorcellerie d’aujourd’hui est la science de demain». Ne doutons pas des possibilités.
Pourquoi les Français, les Belges et les Suisses éprouvent-ils un engouement plus senti pour Charles Fort que les francophones d’Amérique du Nord? Là se trouve une question intéressante. Si vous avez une réponse, n’hésitez pas à commenter ce post.
Pour les lecteurs qui souhaitent goûter à Lo!, C’EST PAR ICI.