L’annonce de la tempête Juno, tombée sur la côte est américaine les 26 et 27 janvier 2015, a déclenché l’état d’urgence. Les autorités ont pris leurs dispositions en vue d’un évènement qualifié d’avance d’historique : transport public fermé, interdiction de circuler en voiture, à New York notamment. Signe des temps modernes, le chef-météorologue de la région affectée, Gary Szatkowski, a senti l’obligation d’offrir des excuses sur Twitter : « prédictions erronées » (voir en anglais http://www.cnbc.com/id/102370853).
Charles Fort était le maître des croisades en faveur de l’ouverture, et contre les certitudes. Si Fort est connu pour ses diatribes contre les astronomes, il n’a pas non plus ménagé les météorologues qui, du revers de la main, ont balayé les phénomènes incongrus du système, ont expliqué sans sourciller. Que de lectures du monde faussées! Sir William Thomson (Lord Kelvin) a d’ailleurs donné au père de l’insolite quantité de textes à déconstruire. On s’intéressera au titre « Le livre des damnés »; huit chapitres portent largement sur des faits étranges classés (pardonnez l’expression) au rayon de la météorologie.