Page 6 - Un grand principe humain
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Un grand principe humain 4
—Alors, toujours trop mous? continua
madame Boyle en laņant les derniers œufs.
Trop mous, hein?
Elle se laissa tomber violemment sur sa
chaise, se d́barrassant de son tablier d’un
geste rageur, faisant des ŕcriminations sur la
manìre dont elle ́tait trait́e.
Et monsieur McGovern de se mordre les
l̀vres et le jaune d’œuf avec, puis de jeter des
regards sombres vers la fen̂tre. C’́tait un
homme de grande ŕserve et il se retint de
passer la femme par l’ouverture. De toute
fa̧on, elle ́tait trop lourde.
—Minnie Boyle, allez au diable! ŕṕta
McGovern. Il se leva de table, ses outils sous
une aisselle, et chercha son chemin ̀
l’aveuglette dans l’escalier jusqu’au rez-de-
chausśe. Il voyait jaune : porte jaune, escalier
jaune, cuve jaune dans laquelle la voisine
Cassidy remplissait un seau.
— Doux J́sus, que vous est-il arriv́?
demanda madame Cassidy.
—C’est la faute de cette satańe Minnie
Boyle! dit McGovern en essayant de trouver le
robinet ̀ t̂tons. Qu’elle aille au diable!
— Ah non, Monsieur McGovern, personne
ne ḿrite pareil juron... Mais pour l’amour de

