Page 4 - Un grand principe humain
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Un grand principe humain 2




attendait son petit-d́jeuner. Madame Boyle, 


une femme de caract̀re aux allures d’empereur 

romain trop nourri, pŕparait le petit-d́jeuner. 


Le pauvre McGovern n’́tait pas une beaut́; 


dans sa jeunesse, il avait ́t́ jockey et l’em- 

preinte d’un sabot de cheval lui barrait une 


joue jusqu’̀ l’aile du nez. Pas un mot ne serait 


sorti de sa bouche devant un ́tranger, mais 

une fois apprivoiś, sa ḿfiance s’́vaporait. 


C’́tait un «bon bonhomme», auraient dit les 

voisins. Un homme affable et tranquille, comme 


on les aime, auraient-ils ajout́.



Et donc, comme je le disais, cela se passa au 

troisìme, dans la cuisine. Le plancher ondulait 


du fait que la maison avait travailĺ; la 


cuisinìre n’́tait pas de niveau et le gras de la 

pôle ̀ frire se ramassait d’un ĉt́, laissant 


l’autre moití trop chaude se mettre ̀ fumer. 


Les murs avaient ́t́ peints en vert. Des trous 

laissaient passer les tuyaux de pôle, qui 


́taient ceintuŕs par des jantes d́rob́es ̀ une 

charette ̀ bìre et peintuŕes de la couleur du 


mur. Le plancher de la cuisine ́tait en bois et 


des lattes mal visśes griņaient et bougeaient 

sous les pieds. Monsieur McGovern, une 


b̂che, une pioche et une pince-monseigneur 


sur les genoux, attendait son d́jeuner ̀ la table 

napṕe d’un papier journal, grommelant 


d’impatience.














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