Page 3 - Un grand principe humain
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Un grand principe humain 1
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Je me souviens d’une vieille b̂tisse de bois
de trois ́tages. De ses planches ŕpaŕes ici et
l̀, et de tous ces ravalements peintuŕs ̀ la
pìce au moment de la pose. La fa̧ade dessi-
nait une esp̀ce d’́chiquier de tesselles rectan-
gulaires, certaines de couleur vive, d’autres
plus ́teintes, d’autres encore d’un jaune
oblit́ŕ par le temps. Un trottoir de briques
passait devant la maison et sa palissade.
Derrìre la cl̂ture, le gazon paraissait fatigú.
L’alĺe de briques ́tait parseḿe de touffes
d’herbe pugnaces. Il y avait des volets aux
fen̂tres, quelques-uns ferḿs ̀ l’aide de bouts
de corde ̀ linge. C’́tait dans le quartier des
immeubles locatifs ̀ bon march́ de New York.
Au dernier ́tage vivaient les Boyle.
Madame Cassidy occupait le deuxìme, au-
dessus de madame Ryan. Ce n’́tait pas une
maison polyglotte; pas de Tortolini ̀ y loger,
pas de Schwartzenheimer non plus. Juste des
Boyle, des Cassidy et des Ryan, de haut en bas.
Cela se passa au troisìme. T̂t un matin,
monsieur Boyle ́tait parti porter un charge-
ment de briques, comme ̀ son habitude, tandis
que monsieur McGovern, le chambreur des
lieux qui ́tait ̀ l’emploi du plombier Stolliger,

