Page 17 - Un grand principe humain
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Un grand principe humain 15
—C’est comme je vous le dis. Je vaque ̀
mes affaires et je ce n’est pas parce que je
cuisine pour un homme que je vais pas
m’encombrer de lui. Une fois m’a suffi!
Le ton avait mont́ et les femmes se
cr̂paient le chignon. Matthews tenta de
ramener le calme en gesticulant devant elles.
— Voyons, Mesdames, je vous en prie!
Les femmes Boyle et Ryan s’appr̂taient ̀
en rajouter, quand on entendit des notes percer
par la fen̂tre.
—C’est Rocky Roads... Rocky Roads to
Dublin!
Dans la maison d’en face, le vieux Doran
́tait pench́ ̀ sa fen̂tre et jouait du violon, en
bon pacificateur.
— Juste parce que je fais ̀ manger pour un
homme... continuait pourtant la veuve Cassidy.
Aussit̂t, Matthews fit tourner la femme
sur elle-m̂me. D’un m̂me ́lan, ils entam̀rent
quelques pas de gigue, pendant que madame
Ryan ́tait encore ̀ ŕclamer des excuses ̀
madame Boyle qui, de son ĉt́, cherchait aussi
le bras de monsieur Matthews. La veuve
Cassidy, sur sa lanće, s’accrocha ̀ monsieur
McGovern en train d’amorcer une retraite vers
sa nouvelle demi-chambre. «Rocky Roads to

