Page 11 - Un grand principe humain
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Un grand principe humain 9




« Oui, on f̂te encore la Saint-Patrick! ». Et voil̀ 


que mesdames Boyle, Cassidy et Ryan ́taient 

redevenues bonnes amies. Elles vers̀rent 


toutes trois une petite larme ̀ l’unisson, et 


quoi! ce n’́tait l’affaire de personne.


Mais bien que madame Boyle sembl̂t se 


faire ̀ l’id́e d’un chambreur en moins (bon 

d́barras!), monsieur Matthews n’́tait pas du 


tout satisfait de la nouvelle acquisition. ̀ 


l’heure du souper, il apprit qu’il partageait 

doŕnavant sa chambre.



— Voyons, il s’agit de monsieur McGovern, 


qui logeait l̀-haut. Ce n’est pas un ́tranger, 

apr̀s tout. Il est tr̀s tranquille, et poli avec ̧a!



Monsieur Matthews, dans son surv̂tement 

blanc, sa face couverte de blanc, ́tait un 


blanchisseur ̀ la chaux. Il avait atteint la 


cinquantaine, portait des costumes ́liḿs 

quand il sortait de son uniforme, aimait les 


chemises blanches ̀ rayures roses. Il ́tait 


du genre ̀ brosser son chapeau et ̀ cirer ses 

souliers. Il ́tait peut-̂tre ́liḿ et cinquan- 


tenaire, mais il n’avait pas abdiqú sur son 

apparence. Son nez ́tait devenu un peu gros 


et boursoufĺ, mais un jour il avait ́t́ fort 


et droit. Malgŕ son ̂ge, il avait encore fìre 

allure. L’homme affable et de bonne com- 


pagnie s’insurgea.















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