Page 15 - Les laissés-pour-compte de Noël
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Les laisśs-pour-compte de Nöl 13




mais je croyais qu’on les trouvait facilement 


dans les temps des F̂tes. Les contes de Nöl 

ne parlent-ils pas toujours d’un d́muni? Mais 


l̀, regarde, cet enfant qui lorgne la vitrine 


du magasin de jouets. La veille de Nöl, il y a 

toujours un pauvre qui s’attriste devant une 


vitrine de jouets ou de ĝteaux. On ne peut pas 


se tromper.


—Comme il a l’air abattu... Nous avons 


joú de chance, ce petit bonhomme parât 

affaḿ et miśrable. Cotisons-nous pour lui 


offrir quelque chose dans cette boutique.



Les deux jeunes hommes travers̀rent aus- 

sit̂t la rue, certains d’avoir trouv́ un indigent 


v́ritable.


— Petit, tu es un indigent, n’est-ce pas? lui 


demanda Harrowsmith. Je veux dire : tu viens 


des quartiers? N’est-ce pas que les quartiers 

sont d́favoriśs, Bulby?



—Ŝr, moi je viens de Mixed-Ale Row*, 

ŕpondit l’enfant. Vous avez vu la locomotive 


dans cette vitrine?




* Dans le jargon populaire de New York, durant la 

Prohibition, on avait donń des sobriquets 


sarcastiques ̀ certaines rues des quartiers pauvres 


ò florissait le commerce ilĺgal de l’alcool : 

Murder Row, Poverty Row, Kerosene Row...















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