Page 14 - Un grand principe humain
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Un grand principe humain 12




toutes ces conversations que j’ai pu avoir avec


les clients et les commeŗants voisins...


Un peu plus tard, madame Boyle descendit 


̀ grand bruit les escaliers. Elle s’arr̂ta sur le 

palier du deuxìme et lorgna dans la cuisine. 


Elle y entra et s’assit dans la chaise beŗante, 


s’effoŗant d’oublier la pŕsence de son ancien 

chambreur. Les bras croiśs et les mains dans 


ses manches en train de flatter ses chairs 


abondantes, elle posait son regard de-ci, de-l̀, 

mais c’́tait toujours sur McGovern qu’il 


trânait.



— Vieux grognon, dit-elle sur un ton 

presque aimable, tandis que l’homme fixait la 


ĉtelette de porc dans son assiette.


Ce fut au tour de madame Ryan de grimper 


les marches. Il y avait sans doute un vieux 


compte ̀ ŕgler entre ces femmes habitúes de 

louer des chambres. Attendons de voir... Quoi 


qu’il en soit, sur le bout du long nez de 


madame Ryan reposaient des lunettes qui 

auraient sied ̀ un clown; les verres 


comportaient une telle force de grossissement 

que ses yeux ressemblaient ̀ deux prunes 


lorsqu’elle remontait les verres sur son nez.



—Comment va votre mari? lui demanda 

madame Boyle, dans une tentative d’oublier 


l’affront de son ex-chambreur.














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