Page 4 - Avec l'aide de Fryhuysen
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Avec l’aide de Fryhuysen 2




tout, qui se prom̀ne partout. Un journaliste... 


vous l’aurez deviń. (Un journaliste se doit 

d'̂tre un cynique sans bornes.)



Entrons un moment dans ce bureau d’un 

journal de New York. Le jeune Fryhuysen 


est en train de jouer avec le chat de service. 


Puis il ́carte l’animal d’un air śv̀re, conscient 

que ce n’est pas tr̀s digne de la part d’un 


professionnel. Mais bon, c’est trop tentant, de 


sorte qu’il recommence. Il noue un papier ̀ un 

bout de ficelle (il faut bien que jeunesse se 


passe), et continue d’agacer le chat. Le voil̀ 


blaś, il range la boulette dans sa poche et jette 

quelques jurons, finit par sortir un cigare de 


la taille d’un concombre, qu’il allume. Il sait 


qu’il a eu tort, il est terriblement jeune, mais 

il s’efforce ǵńralement de le cacher. Le cor- 


recteur, de son ĉt́, regarde au plafond et lance 


d’une voix au timbre d’automate :


— On ne met pas de « Monsieur » devant le 


nom d’un homme sans importance.


Le jeune Bingler s’inquìte de ce que le 


ŕdacteur en chef pourrait avoir entendu 


le commentaire. Il se prend ̀ d́tester le 

correcteur d’́preuves; ce type ̀ la f̂cheuse 


habitude de ne nommer personne dans ce 

genre de situation et pourtant de toujours 


porter son regard sur lui.















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