Page 12 - Avec l'aide de Fryhuysen
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Avec l’aide de Fryhuysen 10
Cette fois, je n’ai pas le choix: il me faut
interroger Fryhuysen et, heureusement, je sais
ò le trouver. De tous les fakirs du journal,
c’est le plus effront́, ce qui n’est pas peu dire
consid́rant le fait qu’aucun d’entre nous
n’h́siterait ̀ inventer des noms. C’est chose
plus facile que de « prendre les pŕsences ».
Quant aux sermons, nous les composons
nous-m̂mes. La veille, j’ai eu pour t̂che d’as-
sister ̀ une conf́rence sur Abraham Lincoln,
loin dans l’arrondissement Est. J’ai plut̂t
march́ jusqu’̀ la biblioth̀que publique et j’ai
demand́ une biographie de Lincoln, ce qui
m’a permis d’́crire mon propre expoś, assez
cŕdible pour ̂tre attribú au conf́rencier. ̧a
me semble plus juste de suer pour l’exactitude
que pour le rendu de quelques extraits.
Bref, je finis par descendre au bistrot
Cripplemug’s qui se trouve juste sous les
bureaux du journal. Fryhuysen est au
t́ĺphone, en train d’appeler Old Buttons.
—C’est bien vous Monsieur Buttling? Ici
Fryhuysen. Ò je me trouve? Woodhaven. Il
n’y a rien dans cette histoire hormis une touche
qui m’am̀nerait pasś le quartier Jamaica.
Voulez-vous que j’y aille? Non? Disons que je
devrais alors revenir d’ici une heure... peut-̂tre
un peu plus, le chemin n’est pas facile.

