Page 9 - Les laissés-pour-compte de Noël
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Les laisśs-pour-compte de Nöl 7
un autre. Tu fais une t̂te d’enterrement, tout
̀ coup.
— Pfff, qu’est-ce que tu racontes? J’imagine
que ̧a m’a fait ŕfĺchir ̀ certaines choses. Dis
voir, ta famille est-elle en ville?
— Toi, mon gars, t’as l’air de quelqu’un qui
n’en a pas.
— Oui, oui, j’en ai une... mais ̀ des milliers
de kilom̀tres. Si ma famille ́tait en ville, tu
peux ̂tre certain que je ne serais pas au bureau.
D’ailleurs le bureau n’a jamais eu l’air aussi
lugubre. Ou c’est toi qui a l’air un peu trop
guilleret. T’as fuḿ, mon vieux?
Un peu plus loin, le reporter le plus ̂ǵ
s’inquítait du plus jeune de ses coll̀gues,
ce qu’il n’aurait jamais fait en d’autres
circonstances.
— Alors, mon jeune, ̧a va?
—Oui, ̧a va, mais... l’ambiance ici, bof...
Pourtant, c’est le seul endroit de la ville ò je
connais quelqu’un.
—Ma foi, c’est assez pareil pour moi,
ŕpondit le vieux.
— J’aimerais... commeņa le jeune.
Et il se remit ̀ ́crire comme si sa vie en
d́pendait. Les autres jet̀rent sur lui un regard

