Page 4 - Les laissés-pour-compte de Noël
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Les laisśs-pour-compte de Nöl 2
Nöl, ̧a prend en feu, et vous vous gelez les
fesses en le sortant et en faisant la queue
derrìre d’autres sapins en feu. Et les rues,
apr̀s Nöl! Jonch́es de corps! Chacun a gard́
son sapin tout mignon dans la maison, mais
apr̀s... les caniveaux sont engorǵs des
cadavres des festivit́s. D́gôtant. Nöl au
bureau, ̧a fait bien mon affaire.
— ̀ moi aussi!
Un vieux reporter – qui n’avait pas encore
droit ̀ un scriban, mais qui bossait au journal
depuis plus de vingt ans – d́tourna la t̂te de
son bureau tr̀s ordinaire et demanda :
— Avez-vous jet́ un œil aux voisins d’en
face?
Les emploýs se mass̀rent devant les
fen̂tres. Parmi eux, il y en avait que les
meurtres n’́mouvaient plus, qui ŕagissaient
peu aux grands scandales, qui b̂illaient aux
grands ́v́nements... et pourtant! Ils ́taient
l̀, agglutińs aux vitres. Si les faits de haute
voltige leur ́taient communs, ce qui concernait
les voisins prenait soudain une grande valeur
acad́mique.
Les fen̂tres de l’immeuble ́tudí ́taient
toutes illumińes, ŕv́lant l’int́rieur. Les
reporters y virent un large triangle ́tincelant,

