Page 3 - Charles Fort - J'ai tout gâché
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J’ai tout ĝch́, 1




Au temps ò je travaillais ̀ un journal de 


Brooklyn, j’appris que chaque femme du 

district ́tait une coḿdienne en devenir et que 


chaque homme chantait dans un quatuor 


masculin. ̀ Brooklyn, tout le monde appar- 

tenait ̀ un cercle, et chaque cercle donnait 


une repŕsentation th́̂trale, quand on ne 


s’occupait pas d’initier un nouveau et qu’il n’y 

avait rien d’autre d’int́ressant ̀ faire.



Petits th́̂tres, grandes salles, petites salles 

et salles de toutes sortes, le vice se ŕpandait 


jusqu’̀ l’envahissement. Des cartes aux 


bordures doŕes, orńes de cupidons et de 

masques, affluaient dans le courrier et la 


plupart des invitations concernaient des 


repŕsentations th́̂trales. Les actrices et les 

t́nors vains d’espoir achetaient des exem- 


plaires du journal ò leurs noms s’́talaient, 


puis ils les postaient d’un bout ̀ l’autre du 

pays ̀ tous ceux qu’ils connaissaient.



Lorsque le programme ́tait fourni avec 

l’invitation, mes coll̀gues et moi ne prenions 


pas la peine d’assister ̀ la repŕsentation : nous 


́tablissions plut̂t la liste des membres de la 

troupe et nous ́crivions ensuite notre article 


̀ la maison. C’est facile d’̂tre critique dra- 


matique. Prenez le premier nom inscrit au 

programme et ́crivez «jeu cŕdible» ̀ ĉt́;
















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