Page 15 - Avec l'aide de Fryhuysen
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Avec l’aide de Fryhuysen 13
Durant le jour, la discipline est plut̂t molle
au journal; on peut fumer, sortir et tuer le
temps, aller s’asseoir dans le fauteuil du cireur
de chaussures, et le petit commis du bureau
nous appelle par la fen̂tre s’il le faut. Mais
en fin de jourńe, quand personne n’est aux
commandes hormis le ŕdacteur en chef de
l’́dition du soir (qui est l’un des n̂tres), nous
jouons au poker.
Un soir, j’ai eu ̀ sortir du bureau et j’ai
tourń au coin de la rue en direction du
restaurant que mes coll̀gues appellent la
gargote (ou le petit resto, quand le fant̂me
nous survole, et diantre que nous sommes
contents quand le fant̂me plane ailleurs). La
nuḿro six me sert. C’est une petite femme
plaisante, et si vous ̂tes vraiment presś, elle
fera tout rouler plus rapidement et votre bon
alimentaire*** valable pour un morceau de tarte
vous vaudra peut-̂tre un steak si, en retour,
vous lui servez une critique bien tourńe.
** Onestsansdoutèl’́poquedela«Paniquedes
banquiers » de 1907. Ajoutons ̀ cela les vagues
successives de migrants totalisant un peu plus
de un million de personnes ̀ New York dans
la premìre d́cennie du 20e sìcle. Un syst̀me
de bons alimentaires est visiblement instauŕ.

